La récompense...
Nous voilà enfin dans l’avion! Dès que nos
bagages à mains sont bien rangés, que nous
sommes assis côte à côte et bien attachés, je regarde
Peter, lui prends la main et dis:
“Mon Chéri, je sais combien j’ai été un vrai paquet
de nerfs et très insupportable ces deux dernières
semaines. En ce moment, à l’instant même, je peux
te dire que maintenant, nous sommes réellement
en vacances. Tu sais, mon Amour, j’avais tellement
peur que quelque chose ne survienne et nous
empêche de réaliser notre rêve. Je craignais
tellement de ne pas pouvoir prendre cet avion.
Peux-tu essayer de comprendre cela? Alors mon
Amour, voici notre récompense: nous voilà bien
assis dans l’avion et ce, en première classe. Ah, si
tu savais comme je suis heureuse en ce moment!
Maintenant je peux te confirmer que nous allons
vraiment le faire notre voyage de rêves. Je peux
même t’affirmer que nous ferons ce voyage au
complet. Je le sais! Je le sens!”
“Ma Chérie, non seulement suis-je très heureux de
t’entendre parler ainsi, mais surtout, je me sens
revivre. J’ai vraiment été très inquiet à ton sujet ces
deux dernières semaines. Je te sentais tellement
nerveuse, tendue et craintive. Je me suis même
demandé si oui ou non nous allions y arriver. Mais
je sais maintenant que tu vas bien et comme tu
viens de le dire:
‘Nous voilà bel et bien assis dans l’avion et ce, en
première classe.’
Maintenant, je suis convaincu, moi aussi, que nous
allons faire un très beau voyage! Comme nous
nous le sommes promis tous les deux, faisons le
voyage de nos rêves, le voyage de notre vie. Un
voyage que nous aurons toujours grand plaisir à
revivre. Je suis tellement heureux ma Chérie de
faire ce voyage avec toi!”
Peu après, l’hôtesse vient vers nous et nous
offre une coupe de champagne. Par contre, cette
fois, nous restons bien assis et surtout bien attachés
tous les deux pour porter notre toast. Nous
entrecroisons nos bras (comme les mariés) et
ensemble, disons:
“À notre voyage de rêve et que Dieu guide chacun
de nos pas!”
Nous dégustons notre champagne, heureux
et extasiés.
Nous sommes assis dans l’avion, les moteurs
roulent, l’avion bouge et c’est le décollage. Je
deviens blanche, ensuite je tourne au vert! J’ai
l’impression que l’hôtesse de l’air se rend compte
de mon changement de couleur!
Aussitôt qu’elle a la chance de se détacher,
elle vient vers moi et me tend un autre verre de
champagne en disant:
“Voici madame, buvez-le très vite, vous vous
sentirez mieux. Ne vous inquiétez pas, tout ira
bien!”
Elle tend aussi un verre de champagne à
Peter. J’imagine qu’elle pense qu’il en aura grand
besoin pour survivre à la traversée...
J’ai pris les pilules que mon spécialiste
m’avait prescrites pour me calmer. Mais malgré
les pilules et le champagne, je n’ai pas fermé l’oeil
de la nuit.
Le vol se passe presque sans turbulence. Et, 7
heures et 10 minutes plus tard, nous atterrissons à
l’aéroport Charles de Gaules.
À Paris, il est 10H30 en ce beau mardi, 27
avril 2004!